CAP-VERT
Voyager ouvre l'esprit. On l'entend souvent répété, mais le vivre de première main est une autre chose.
Environ un an après les dernières restrictions liées à la pandémie, je me retrouve enfin à voyager vers une nouvelle destination, découvrant un pays que je n'avais jamais visité auparavant. Un lieu peut-être moins envahi par le tourisme de masse que beaucoup d'autres, habituellement assiégés pendant les vacances de Noël. Enfin, je redécouvre cette sensation agréable d'enrichissement spirituel et personnel.
Sur un vol Lisbonne - Cap-Vert, j'étais assis pendant 4 heures à côté de deux dames cap-verdiennes sympathiques ne parlant aucune autre langue que le mélange de portugais et de créole. Un voyage agréable qui m'a rappelé combien il est beau d'apprendre de nouvelles coutumes et traditions, en essayant d'échanger quelques mots dans une langue improvisée mais efficace, juste assez pour se comprendre et passer le temps.
La soif de nouveauté me pousse à absorber tout ce qui m'entoure, m'offrant de nouvelles idées pour des projets futurs. Tout est inspirant : les mots, les odeurs et les couleurs qui vibrent autour de moi, ouvrant des portes fermées depuis longtemps.
L'idée de cette nouvelle aventure qui m'attend sur l'île de Santiago, la plus grande du pays, une ancienne colonie portugaise depuis 1973, semble être un rêve prêt à se réaliser, prêt à me propulser vers des contrées lointaines racontant des histoires de forts contrastes culturels.
Hier, nous avons voyagé de nuit, atteignant la petite ville d'Assomada, à environ une heure de la capitale. Ce matin, j'ai été réveillé par le sifflement du vent contre les fenêtres, me faisant croire que cela faisait partie de mon rêve matinal. Derrière les rideaux, m'attendait une vue totalement inattendue. Une végétation luxuriante, où les mangues et les bananes colorent le paysage, encadrant les fenêtres de notre maison. Une scène enchantée dessinée par les sommets escarpés de la Serra Malagueta, qui, par leur majesté, créent un panorama saisissant.
Sur la route adjacente à notre maison, un va-et-vient de personnes se rendant au marché d'Assomada. Des femmes qui, avec une extraordinaire facilité, portent leur panier de courses sur la tête pendant des kilomètres, vêtues de motifs typiques africains aux couleurs vives. Des enfants insouciants qui courent çà et là , simplement heureux d'être là . La vie s'écoule lentement ici, à travers les rues de ce village perdu parmi les montagnes.
Ce que j'avais oublié de l'Afrique, ce sont les sourires des gens. Des sourires simples et authentiques de ceux qui aiment la vie malgré ses difficultés. Des sourires qui remplissent l'âme et l'esprit et qui doivent être préservés avec sagesse quand nous oublions combien nous avons et ne l'apprécions pas suffisamment. La joie dans les petites choses et ce sentiment de communauté, d'être ensemble sans rien faire, sauf écouter de la musique dans la rue et sourire à chaque passant. La gentillesse à aider les autres car finalement, nous sommes tous des êtres humains, égaux et destinés au même destin.